Robert et moi (5) nouvelle version
Robert et moi (5) nouvelle version
La pochette était là, devant mes yeux. Dans la classification de Hynek, cela aurait correspondu à une rencontre du premier type. A vrai dire, le visuel ne payait pas de mine mais le frère de l'autre nous le présenta comme l'album du siècle. Un son venu de nulle part, une puissance genre press my lemon qui vous déchirait les tympans et tout ce qui pour une première fois pouvait être déchiré. Et puis le must, c'était un pressage anglais. Le pressage anglais, Rolls du son, était au rock ce que le clitoris est à l'orgasme. C'est dire même si pour moi cela n'évoquait rien, du moins pendant encore quelques années. Son frère l'avait obtenu en import (le disque). Je n'avais aucune idée de ce que cela voulait dire mais je sentais que dire que l'on avait commandé un disque en import, c'était la classe. Cela vous situait on the top. Led Zeppelin. Rien que d'entendre le nom me transportait. Je sentis les frissons de la première fois. J'étais transi. Ils étaient là tous les quatre, quittant déjà le dirigeable qui allait se crasher ailleurs avec d'autres ferrailleurs. Mais je n'étais pas au bout de mes surprises.