Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Objectif négatif
3 février 2018

Un soir au concert

Donc, hier soir, dans la nuit dissimulant le ciel qui, tout portait à le croire, devait être gris, au Café Perdu nous avons fait la première des stations qui allaient nous mener vers notre passé. Après quelques échanges d'anisette, bien que rien ne partit en sucette, nous prîmes le parti de partir après une dernière saillie de propos à caractère humoristique. La deuxième station nous fit prendre l'ascenseur pour nous rendre au cinquième étage. Si près de l'extase sans pouvoir l'atteindre nous compensâmes en mangeant quelques crêpes en ce jour d'Hypapante. Peut-être la nuit tombante écrasait-elle la lucidité du propos. Et puis il nous fallut bien redescendre et reprendre la route vers l'ultime station. Après avoir traversé le pont, nous prîmes les quais à l'humidité scintillante. Raccord avec la Seine, nous débordions d'impatience et pressions l'allure que nous avions élégante. Nos pas devenus impérieux troublaient les flaques dans lesquelles se reflétaient les derniers instants. Sous la pluie, ne sachant plus qui maudire, nous parvînmes au 106 où pour une sombre histoire de palpation nous dûmes nous soumettre aux injonctions d'un service d'ordre tatillon. Se soumettre alors que nous étions là pour écouter les Olivensteins. Je dois vous avouer ma honte. Des décennies de no future pour en arriver là.
Bon, toujours est-il que nous sommes entrés. Autant vous dire qu'un revendeur de cartes vermeilles aurait fait un tabac. Nous étions dans le trip Euthanasie papy. Au début, j'étais là pour l'ambiance. Le souvenir du dernier concert des Olivensteins ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. J'avais assisté à une resucée mollassonne d'un passé dépassé. Le set d'hier soir fut différent.  Bon, je ne vais pas tourner autour de l'épingle à nourrisse, j'ai plutôt aimé. Malgré un son que je qualifierais de pourri, oui je sais j'ai l'oreille sensible, la prestation des Olivensteins fut plus nerveuse sans tomber dans la caricature. Gilles Tandy était dedans, retrouvant des intonations qu'il semblait avoir perdues. Je dois avouer que je n'ai regardé que lui et probablement entendu que lui. Bien sûr, comme tout vieux qui a peur du changement, j'ai préféré les anciennes chansons. Je me suis revu passant en revue les bacs débordant des disques des années explosives. Pour ce qui est des Wampas, je ne sais pas trop. Je me suis retrouvé au bar à parler d'hypallage comme l'on parle de cul à la plage. C'était chaud.

Les Olivensteins au 106

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 6 204
Publicité