Warhaus
Bonjour Gonzalo, bonjour Mister Gui, les Mona et Lisa des ondes que l'on écoute dans le monde entier et au-delà, dont les voix nous caressent les pavillons et qui, sourire aux lèvres, vendredi après vendredi nous font découvrir les couleurs de la musique d'hier, d'aujourd'hui et de demain avec cette subtilité à nul autre pareil qui demeure un mystère, bonjour tout le monde ou ce qu'il risque d'en rester. Si j'en crois Monique vous avez été trop nombreux, voire trop nombreux sur les roseaux sociaux à me faire part de votre peur. Si cela peut vous rassurer, ce matin j'ai renversé mon café. J'ai gardé mon calme. Un coup de lavette et il n'y paraissait plus.
A ce propos, quand j'étais petit, ou pas loin de l'être, j'étais souvent amoureux. De cet amour que l'on garde secret, qui vous laisse désespéré au milieu d'un océan de romantisme. J'aimais de loin, accompagné de ma seule souffrance, de cette souffrance vaine qui vous fait exister. Personne ne pouvait me comprendre et cette solitude me rendait unique. Je regardais à la dérobée, le regard triste j'osais à peine lever les yeux sur l'objet de mes tourments. La musique accompagnait mes nobles sentiments car il s'agissait d'amours courtoises, éthérées, évanescentes. J'écrivais des poèmes aux rimes sensuelles et caressantes. Je me prenais pour Villon et Musset. Dans l'ombre de ma couche, j'écoutais Suzanne. J'étais Leonard Cohen. Je l'écoutais encore et encore. Je n'étais pas encore cette bête de sexe prête à tout culbuter au désir insatiable. Je ne savais pas qu'un jour, mon corps ne demanderait qu'à exulter. Tout ça pour vous dire que j'avais choisi une chanson de Cohen mais j'ai changé d'avis au dernier moment. Vous allez me dire qu'en choisissant Warhaus je ne m'en éloigne pas trop. C'est sans doute pour ça. Warhaus n'est autre que le belge Maarten Devoldère, au hasard Bathazar, compositeur multi instrumentiste de talent. Comme celle de Leonard, sa voix m'envoûte et me donne l'envie de solitude et d'embrasser des horizons infinis loin des embrasements et du tumulte.