12 mars 2020
Et plus si affinités
Chacun de nous a lu Au sud de la fente. Non, ce n'est pas le dernier opus de Jacquie et Michel. Cette nouvelle nous conte une histoire de double-face. Un récit sur l'autre côté. Tout ça pour dire que les frontières sont partout. Officielles, fantasmées, artificielles, érigées, imaginaires, meurtrières, haineuses, peureuses, désespérantes et autres. Dans une ville, chaque artère peut être une séparation, un torrent impétueux. Je connais des gars qui ne traversent jamais la rue de la République. Se crée ainsi une réserve de sioux. Sans trop savoir où je veux en venir, il y a quelques semaines j'arpentais, comme je le fais depuis de nombreux mois, la rue Damiette où se trouvent restaurants, antiquaires et boutiques en tous genres. Devant l'une d'elle, assis sur un fragile pliant qui disparait sous son séant, un homme qui, quelle que soit la météo, porte un bermuda kaki. Je ne l'ai jamais vu à l'intérieur de sa boutique. Je ne sais pas ce qu'il vend. Certainement des trucs et des machins. Alors que jusqu'ici il n'avait jamais manifesté le moindre intérêt à mon endroit, ce jour là il me gratifia d'un signe de tête. Quelque temps plus tard, le branlement du chef fut accompagné d'un sourire. Le temps passa et un matin, certainement impressionné par mon port altier, j’eus droit à un bonjour Monsieur. Ensuite, le "Monsieur" disparu, le bonjour était toujours accompagné d'un sourire. Pour ce qui me concerne, je m'en tenais au mouvement de tête de haut en bas accompagné d'un léger sourire. Et vendredi dernier, le plus naturellement du monde, il me balança un salut. Salut. Interloqué, j'ai cherché une signification à cette brusque évolution. A quand la bise, me dis-je?
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