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Objectif négatif
20 janvier 2020

Un soir au concert

Play au Kalif

Alors quoi cette soirée au Le Kalif? Il en est qui sont simples. Tu arrives. Des saluts, des bises, deux trois conneries, un repérage rapide pour une fin de soirée. Tu écoutes. Et tu finis par repartir après avoir regardé ce que tu as ramené dans ton filet. Mais hier soir, pas du tout. Hier soir c'était ce que l'on appelle un dispositif. Une de ces soirées de professionnels. Une de ces soirées où l'on traque le hasard. Une de ces soirées avec boutons que l'on baisse, que l'on relève, des fils qui partent de partout. Une de ces soirées où la scène ressemble avec ses fils dans tous les sens à une chambre de réanimation avec deux techniciens aux petits soins.
Pour autant, tout peut arriver, comme un micro qui virevolte. On a beau se déguiser en pingouin et gigoter de la crête, les picotements de l'avant sont là. Mais putain, pourquoi ai-je repris du couscous? Dans la loge, on cherche un sujet à la con qui vous emmènera loin d'ici. On fait un peu de sociologie du travail à coup de phrases qui ont tôt fait de clore le débat. Et puis, de toute façon, tout le monde s'en tape. Encore quelques relents de couscous et on y va.
Sans tambour ni trompette, ça commence. Le public est venu de son plein gré. Déjà bien mis dans l'ambiance par Jorge P, nous y reviendrons à l'occasion d'une autre chronique (j'adore ce mot avec inoculer et inopiné), d'entrée le public est conquis. Les titres s'enchaînent et le public se déchaîne (c'est pour dire). Il est là, on peut parfois regretter son conservatisme, pour écouter les tubes, les mélodies qu'il fredonne. Il est servi. Nos trois pingouins, termes affectueux, prennent leur envol. Vous n'avez jamais vu un vol de pingouins? C'est étonnant. Comme sur une banquise noire, nos trois musiciens assurent. J'aime quand les artistes sont heureux d'être là où ils sont et le font ressentir.
Et puis, et puis, comme le disait le Christ, un des clous du spectacle fut l'arrivée de Bibissssss sur scène. Vous vous rendez compte. Le gars ne joue que sur un morceau. Comme dans un couloir qui jouxterait l'arène, il est là qui fait les cent pas. Il tripote son instrument. Pour la centième fois, il refait le tout dans sa tête. On ne serait pas étonné de l'entendre vibrer des naseaux. Dernière note du morceau précédent et il surgit. Ovation. Il prend en bouche l'embout, extrémité luisante de courbes dorées. On est proche de l'hystérie. Mais les premières notes ramènent le calme et l'admiration d'un public subjugué. Il sait souffler dans le biniou. Bibis c'est Bibis.
Bah voilà. Je sais que d'aucuns vont encore dire que je n'ai pas de discernement, que les mots nuance et subtilité échappent à ma compréhension mais j'ai aimé. Faut croire que je suis conservateur mais je me soigne. Très bon son.
Merci à François Godefroy, Loïc Kohler, Eric Laboulle, Fabrice Bisson

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