Un soir au concert

Hier soir, répandu sur le canapé comme un loukoum victime du réchauffement climatique, je me tâtais, ce verbe fait surgir de mon cerveau des images peu ragoûtantes peuplées de soutanes et de goupillons aux extrémités boursoufflées, je me tâtais donc pour savoir si j'allais m'extirper de ce poisseux confort pour aller jusqu'au 3 Pièces. Oui, je sais, je clame haut et fort que plus jamais je n'irai dans cette cave qui est à l'acoustique ce que Boutin est à la pipe. Mais bon, l'être curieux que je suis, avide de nouvelles rencontres (oui, je sais, je ne parle à personne) a décidé de faire quelques pas pour écouter les Lullies.

Quand j'étais petit, était utilisée une expression qui avait pour ambition d'exprimer la vitesse, la sauvagerie, le born to be wild de l'époque. Quand sur mon vélo rouge, lancé à toute vitesse, je m'affranchissais de toutes les règles, j'allais à toute berzingue. Berzingue et la déglingue des dingues emportés par la fureur. Toujours est-il qu'hier soir, descendant les marches menant à l'antre, je ne pus que constater que le concert était commencé. Histoire de ne pas arrivé en avance, j'étais en retard. Et donc, les Lullies jouèrent à toute berzingue, à cent à l'heure sur le boulevard de la peur. Morceaux juste assez courts pour qu'on ne puisse s'y habituer et que l'on dise encore. De temps en temps, j'aime écouter ce genre de groupe sans fioriture, compacte comme un maul néo-zélandais, qui donne l'impression tout au long du concert de jouer un dernier morceau. Alors pour résumer, ce fut court mais bon. Un concert propice au pogo dont une dieppoise survoltée nous offrit une démonstration, car, me dit-elle, elle ne risquait pas d'en faire autant vendredi au cours d'un concert qui s'annonce smoothie.

Voilà ce que je pouvais en dire. J'ai aimé (oui, je sais, j'ai mauvais goût.)