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Objectif négatif
6 février 2019

Un soir au cinéma

Un soir que je n'avais pas mieux à faire qu'être petit, je lisais "Le loup des mers". L'histoire d'un héros solitaire. Je n'avais qu'une idée, lui ressembler. Toujours sûr de lui, impressionné par rien, capable de se défendre contre n'importe qui, hiératique et impressionnant. Dès que sonnait la récréation, je devenais le loup des mers, indestructible et drapé dans ma sombre solitude qui imposait le respect et la crainte. Du moins faisais-je comme si.
C'est ainsi que je me suis retrouvé dans le hall où Annie, dotée d'un curieux air basané, m'attendait. Après avoir monté les marches, je me suis retrouvé salle 1 pour voir La mule. De la place partout. Je choisis un fauteuil bien à l'écart, à l'écart des odeurs corporelles et des bavardages et ricanements en tous genres. C'est donc l'histoire d'un vieil homme, Clint Eastwood, qui, dans le besoin, devient la mule d'un cartel mexicain. Je vous le dis tout de suite, il y a longtemps que Clint ne nous avait pas fait un si bon film. A peine trop long, à peine trop américain, à peine trop de bons sentiments. Et la morale est sauve bien qu'elle soit parfois élastique. Clint exalte le courage, la famille, la rédemption, le pardon, le respect. Pour autant, c'est un film d'action, non dénué d'humour au cours duquel Clint fait du Clint mais avec légèreté. Bien sûr, on pourrait objecter qu'il présente le milieu du trafic de drogue avec un tant soit peu d'indulgence et de compréhension, trafiquants qui deviennent sympathiques, même s'il n'occulte pas la violence qu'il engendre. Bien que ce ne soit pas le sujet du film, on pourrait regretter que les ravages de la drogue soient totalement absents. Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire.
C'est à vous d

La mule

e voir.

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