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Objectif négatif
11 avril 2018

Un soir au cinéma

Je me souviens quand j'étais petit et qu'en attendant je n'avais rien à faire d'autre qu'être petit. Au 17ème étage d'une tour qui dominait un terrain vague comme une plage abandonnée, il m'arrivait de jouer au cow-boy. Un cow-boy solitaire, à l'exception de mon nounours que parfois j'intégrais à mon scénario. Longtemps, John Wayne fut mon héros. Je reprenais ses rôles en essayant de reproduire sa démarche de baroudeur des plaines. Mais à cette époque aussi je manquais de virilité. J'étais dénué de ce regard profond dans lequel se reflétaient la conquête de l'Ouest, les duels, les femmes qui succombent. Comme j'aurais aimé qu'elles succombent à la seule vue de ma silhouette à la démarche chaloupée.

Et c'est comme ça que, après avoir sauvé Annie dans le hall, je me suis retrouvé dans cette foutue salle 4 pour voir The Rider. Je ne vais pas tourner autour de l'éperon, j'ai aimé. J'irai même jusqu'à dire que j'ai beaucoup aimé. Il est toujours réconfortant de voir que les américains savent faire ce genre de film. Un talentueux jeune homme fait une chute qui l'éloigne durablement puis définitivement des compétitions de rodéo. Avec simplicité et sobriété, le héros, qui n'exprime jamais le besoin d'une revanche tapageuse, part alors à la conquête de sa vie. Il finit par accepter que les chevaux ne soient plus sa raison d'être. Une émouvante sensibilité, dénuée de mièvrerie, traverse le film éclairé par un soleil rasant et une mélancolie apaisante. 

the rider

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