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Objectif négatif
24 mars 2018

Un soir au cinéma

Tout petit déjà, avant même ma première masturbation, j'étais porteur du péché originel. Porteur sain mais à l'âme déjà entâchée. Chaque semaine, agenouillé au pied de la croix, je me confessais. J'avais beau avouer tous les péchés du monde (j'en découvrirai d'autres, mais inavouables, avec le temps) rien n'y faisait, il restait l'originel. Indélébile. Mais comme Dieu et ses deux acolytes étaient miséricordieux, on pouvait envisager que tout cela se termine bien si et seulement si sagement l'on suivait le chemin tracé, parsemé d'épines (quand j'étais petit j'aimais bien dire épine, épine, épine...) qui, si l'on ne prenait pas celui de traverse, vous menait au paradis. Mais on nous faisait comprendre que ce n'était pas gagné. Dès que j'avais l'idée saugrenue, genre mettre la main dans une culotte qui ne m'appartenait pas ou inversement, on me disait ça ne se fait pas. La vie n'était qu'une succession de ça ne se fait pas.

C'est ainsi que, maintenant une certaine distance, je traversai le hall avec Annie pour me retrouver salle 6. Une salle en cours de rafistolage. Ni ultime, ni chnouf, j'étais là pour voir Razzia de Nabil Ayouch. Je ne vais pas tourner autour du carcan, j'ai aimé. Avec amour, poésie, tendresse, sensibilité, l'auteur nous raconte, nous fait vivre la vie de personnages en butte aux traditions, aux règles, à la religion, au pouvoir, aux frustrations, à l'incompréhension d'une société qui ne peut concevoir cette liberté qui permet l'épanouissement, l'émancipation, la découverte. Par ailleurs, les images de l'Atlas marocain sont magnifiques.
Bah voilà, je n'en dirai pas davantage si ce n'est que les dernière images nous laissent espérer que demain sera différent.

razzia

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