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Objectif négatif
13 mars 2018

Un soir au cinéma

Il est des époques où il n'est pas bon être. Du temps de la genèse il n'était pas bon être Abel. Il ne fut pas bon non plus être la chèvre de Monsieur Seguin pas plus qu'il n'était bon de flâner sur la banquise quand on était bébé phoque. Depuis quelque temps il n'est pas bon être un bout de gras. Pendant quelque temps il ne fut pas bon être un vinyle que l'on crut décédé. Plus récemment il n'est pas recommandé d'être un porc si l'on ne veut pas être embroché avec le fléau de la balance. Et depuis peu, je ne sais par quelle association d'idée, il est déconseillé, mais alors là, vivement déconseillé d'être un homme. Plus précisément d'être un homme avec une bite. Encore plus précisément d'être un homme muni d'une bite en capacité d'entrer en érection. Je pourrais être encore plus précis mais ce serait abuser.

Et c'est ainsi donc, qu'après avoir traversé le hall sans Annie qui avait décliné, je me retrouvais dans la salle la plus pourrie, à savoir la 4. Pourtant quel soulagement fut le mien. J'étais seul dans la salle. Aucun risque que j'harcèle (Lupin) ou souille qui que ce soit, si ce n'est peut-être un fauteuil. Prenant mes aises en allongeant mes jambes et en écartant les bras, j'étais dans les meilleures dispositions pour regarder L'amour des hommes. Ne sachant ni quoi ni qu'est-ce à propos de ce film, le titre m'avait suffi. Enfin un peu de tendresse à mon endroit. Je me foutais du contenu. Quoi de plus doux que d'être potentiellement aimé. Quoi qu'il en soit, je ne vais pas tourner autour du torse, j'ai bien aimé. Pour la faire courte, c'est l'histoire d'une jeune fille depuis peu veuve et à propos de laquelle je me garderai bien de faire un quelconque commentaire concernant son physique, qui, dans différents quartiers d'Alger, photographie des hommes notamment dénudés. Je me risque à dire qu'ils sont bien gaulés. Elle bouscule quelque peu l'ordre établi. Vivant en femme libre, elle se trouve confrontée à des hommes qui confondent liberté et nymphomanie (un gros mot?). Mehdi Ben Attia reste sobre et nous épargne les islamistes hystériques et nous offre quelques scènes d'une sensualité qui s'affranchit de tout préjugé. De plus, il m'a donné envie d'aller à Alger. Voilà, je suis ressorti de la salle 4 la tête haute.  

amour des hommes

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