Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Objectif négatif
10 mars 2018

Un soir au cinéma

Pour une fois, sachant qu'une fois n'est pas coutume, alors que jamais peut l'être. Pour une fois j'allais traverser le hall avec Annie qui je ne sais pour quelle raison était à l'heure. Parfois, on s'habitue. On finit même par s'habituer. Par s'habituer à des à peu près, à des presque, à des tant pis, à des faute de mieux. La vie devient un pâte à crêpes avec des grumeaux qui parsèment les crêpes. Avec une bonne couche de confiture, ça passe. Mais à la réflexion, on s'en passerait bien. Prenant le mixer (prononcez mixeur), on y verse la pâte à grumeaux. On appuie sur le bouton. Un bruit strident rappelant un décollage en bout de piste qui provoque une dépression crémeuse. Pour peu que l'on ait oublié de mettre le couvercle, ça gicle. Le temps de remettre le couvercle, il y en a un peu partout. Mais en tout cas, plus de grumeaux.  

C'est ainsi que je me suis retrouvé salle 5. Oh surprise, les jeunes étaient plus nombreux que les vieux. La nature du film, Lady Bird, devait y être pour quelque chose. Je ne vais pas tourner autour du collège, j'ai bien aimé. Une adolescente en quête d'identité. Ayant l'impression de n'être personne, elle cherche à être quelqu'un d'autre. Elle bouscule, heurte, se fait mal. Elle ressent les compromis comme des grumeaux. Elle renonce quelque temps à être elle-même, quitte à renier ceux qu'elle aime et ses origines. Et puis, tout en devenant quelqu'un d'autre, ce quelqu'un d'autre qui ne renonce pas, qui ne renonce pas à ses rêves, elle se retrouve. Pendant que les uns se cherchent, d'autres sont en train de disparaître dans un monde où chacun ne semble être qu'une transition. S'aimer atténue la fragilité des fils ténus qui nous relient.

lady bird

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 6 204
Publicité