Une fin d'après-midi au cinéma

Le temps passe et il me faut redoubler d'énergie pour ne pas me laisser engluer dans ce temps qui d'une poussée lente mais inexorable me conduit vers le dernier basculement. Malgré tout, parfois je me laisse aller à un ramollissement et je ressemble alors à un caramel oublié sur un radiateur. Je sombre dans une confortable quiétude.

C'est ainsi que l'autre jour, l'espace de deux heures, Spielberg fut mon radiateur cinématographique. Spielberg est, est devenu le cinéaste du confort. Ce confort bourgeois, cette contestation rembourrée, cette transgression bienveillante. En regardant Pentagon Papers, mon cerveau s'est mollement répandu. Spielberg nous fait des films moelleux, pas désagréables à regarder mais à la morale bien américaine. Bon, je ne vais pas tourner autour de la rotative, j'ai guimauvement aimé ce film. La façon de filmer les rotatives en question, de s'attarder sur le travail des typographe nous rappelle ce qu'était la composition d'un journal.

Voilà, un film propret qui exalte le courage d'affronter les puissances de l'argent et du pouvoir politique. Mais était-ce bien utile de faire un film pour ça alors que d'autres l'ont fait fait avec on ne peut plus d'acuité.