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Objectif négatif
29 novembre 2017

Un soir au concert (pas de son pas d'image)

Il est rassurant d'avoir des amis. Des amis qui prennent soin de vous. Des amis soucieux de parfaire votre culture, de vous ouvrir l'esprit, d'aiguiser votre curiosité, de vous faire découvrir qu'il n'y a pas que Robert dans la vie. C'est ainsi que depuis quelque temps déjà, Jorge m'initie. Il m'initie aux joies, aux plaisirs subtiles et variés de la musique classique et de l'opéra.
Dans cette perspective de l'enrichissement musical, nous nous sommes retrouvés au Théâtre des Arts pour un concert Schumann agrémenté de Sibelius le tout dirigé par Oswald Sallaberger. Je ne vais pas tourner autour de la queue du piano, j'ai aimé. 
Mais, comme tout profane non éclairé, j'ai eu tendance à papillonner. En d'autres termes, j'ai tendance à regarder le doigt plutôt que la lune, à m'intéresser à la musculature inexistante du pianiste plutôt qu'à son jeu. Tout cela donne une sorte de mélange musicalo-ethnographique du premier degré. Nous sommes donc arrivés sur zone et premier constat, que je fais à chaque fois, l'amateur de musique classique est blanc, âgé et attaché aux conventions. Il aime à l'entracte deviser un verre à la main. Ce qui me fait penser que j'avais un verre à la main mais je ne me souviens plus si j'ai devisé. Ensuite, en dehors de la musique, se succèdent les rites et conventions. Sur scène et sous les applaudissements, je reviendrai sur la subtilité de l'applaudissement, entrent d'abord les musiciennes et musiciens. Ils prennent place puis l'un d'eux se relève et fait le nécessaire, si j'ai bien compris, pour que ses collègues s'accordent. Et puis on attend. On attend que par une porte dérobée apparaisse sous les applaudissements le chef d'orchestre. Nous sommes sûrement invités à comprendre qu'il y a les chiffons et les serviettes. Ensuite ça commence. Au cours de l'interprétation, en l'occurrence du concerto de Schumann, quand se termine l'allegro affettuoso, le profane serait enclin à applaudir. Faut pas. Surtout pas. L'enthousiasme ne peut s'exprimer que dans le respect de règles qu'il est préférable de ne pas méconnaître. Mais une fois qu'il est permis au spectateur de manifester son contentement il perd tout sens de la mesure. Il applaudit une première fois comme il se doit. Puis, seul le chef d'orchestre sort par sa porte dérobée. On attend. Il finit par revenir. Les applaudissements reprennent alors qu'il s'incline jouant les faux modestes. Il fait ainsi plusieurs fois le voyage entre la scène et les coulisses pour finir par associer bon prince les musiciens à son triomphe. Je m'imaginais applaudissant à tout rompre mon plombier qui vient de colmater une fuite et qui ensuite sa sacoche sur le dos sort sur le palier, revient dans la salle de bain sous mes applaudissements et finit par associer sa clef de 12 et son chalumeau au succès de son intervention.
Parmi les musiciens était présent le préposé au triangle. A cette occasion j'ai découvert qu'il existait plusieurs tailles de triangle, le dit préposé en ayant utilisé deux. En dehors de deux interventions inaudibles, le garçon, placé tout au fond de la scène, est resté chevilles et bras croisés. On imagine le dialogue avec sa femme. Tu fais quoi ce soir. Une symphonie. A tout de suite alors. J'ai trouvé fascinant que Schumann ait pu se dire tiens là je mettrais bien un coup de triangle, à moins que ce ne soit une inspiration de génie du chef d'orchestre.
 
Voilà. Je me moque mais ça ma plu.    

L1050791

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