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Objectif négatif
9 novembre 2017

Un matin (1)

La lumière peinait à franchir la limite fixée par la fenêtre. Déterminer l'heure dans ces conditions demeurait aléatoire. Le corps disséminé dans la douceur digitale des draps, il hésitait à se lever. Cette hésitation était sur le point d'altérer son égarement cérébral, cette sensation d'entre deux eaux, ce relâchement de chaque muscle comme si le corps allait se répandre. Certains matins, il en arrivait à croire à sa disparition ne parvenant à distinguer aucun membre. Comme un esprit abandonné. Peut-être une idée de la mort. Alors, il ne bougeait pas. Pour prolonger la légèreté, la présence évanouie. A l'abri de ses paupières, il se souvenait du soulèvement des dévastations, du ruissellement des fouilles, des arrachements de l'impatience. Son corps alors reprenait vie. Il le sentait. Il aimait ainsi se sentir revivre, prêt à tout recommencer. Il finissait par s'étirer dans les largeurs du lit. Prêt à se couler dans le jour, à happer les aspérités, de ses deux pieds, il repoussait la couette et sentait l'air vif l'extraire de la quiétude. Il lui arrivait de s'en recouvrir à nouveau pour, pendant quelques secondes, s'enrouler dans la tiédeur. Ce matin là, il jeta un œil au ciel. Le soleil ne parvenait pas à se dépêtrer de la brume. L'épaisseur absorbait ses rayons. Comme des traces de la fatigue de la veille, des vêtements traînaient sur le parquet.   

L1050720

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